À partir de 1943, de vastes portions du territoire échappent au contrôle de Vichy comme à celui de l’occupant. Mais, à côté de maquisards authentiques et de figures incontestables, comme celles de Guingouin ou de Romans-Petit, des individus charismatiques au passé trouble, « Soleil », Lecoz, « Mickey » ou « Bayard », rançonnent l’habitant et font régner leurs propres lois. Escrocs, truands, déserteurs, ces profiteurs de la guerre ont pu enrôler des combattants de bonne foi. C’est pourquoi il a pu paraître si difficile de distinguer vrais et faux maquis, dans un contexte de règlements de comptes entre gaullistes et communistes.
À travers une passionnante plongée dans les archives (rapports de gendarmerie, procès de la Libération), Fabrice Grenard nous aide à mieux cerner les contours de cette zone grise, entre Résistance déclarée et banditisme.
« Le ‟Bossu” des Ardennes, comme le terrible ‟Bayard” de Dordogne ou le patibulaire ‟Mickey” du Puy-de-Dôme, fait partie de ces ‟faux maquisards” dont Fabrice Grenard, jeune historien auteur d’une thèse remarquée sur La France du marché noir de 1940 à 1949 (2008), a choisi de retracer les méfaits dans une livre passionnant. […] Dans le sillage des travaux de l’historien britannique Eric Hobsbawm sur les ‟bandits”, l’auteur montre bien comment certains ont essayé de tirer parti de cette période de transition pour faire fructifier leurs activités criminelles autant que pour se racheter une virginité. »
Thomas Wieder, Le Monde des Livres
« Fabrice Grenard offre une synthèse bienvenue d’un phénomène connu mais ignoré des historiens. On lira avec plaisir une recherche rondement menée.. »
L’Histoire
« À côté des maquisards il y eut les maquis noirs et la Résistance eut fort à faire pour combattre ces groupes qui se livraient aux pillages et au brigandage. Après s’être intéressé au marché noir (2008), Fabrice Grenard poursuit son investigation de la France de Vichy. En ouvrant ce dossier chez ce tout nouvel éditeur qui se consacre à l’histoire, il montre que les études sur la Résistance ont encore beaucoup à nous apprendre. »
Laurent Lemire, Le Nouvel Observateur
« Publiée par une nouvelle maison d’édition consacrée à l’histoire, voici la première étude historique sur un sujet délicat : les faux maquis apparus surtout en zone sud en 1943. Au cœur d’une bataille de propagande entre Vichy et la Résistance, ces maquis incontrôlables confondent Libération et pillage. Qui sont-ils ? Comment sont-ils neutralisés ? Voici les réponses. »
Frédéric Valloire, Valeurs actuelles
« Fabrice Grenard signe un ouvrage qu’il fallait oser entreprendre et publier. Il analyse en effet la situation trouble de l’été 1944, situation que connaissent les chercheurs mais qui est rarement exposée au grand public. Dans la mesure où il montre qu’il y eut des « maquis déviants », qu’il y eut d’authentiques résistants qui furent abusés par de vrais bandits fondateurs et chefs de maquis, il s’aventure largement dans la « zone grise », celle que la mémoire officielle de la Résistance n’aime pas que l’on décrive, préférant opposer les héros et les salauds dans un manichéisme rassurant. Ce travail rigoureux, appuyé sur les sources disponibles pour une étude à cette échelle, a pour seul objectif de mieux appréhender la réalité de la période et non de dénigrer la Résistance. »
Joël Drogland, Les Clionautes
ISBN : 978-2-36358-001-6
Prix : 18 €
192 pages
Parution février 2011