Né métis en 1868 dans le petit village de Great Barrington, dans le Massachusetts, trois ans à peine après la guerre de Sécession qui mit fin à l’esclavage dans les États du Sud, William Edward Burghardt Du Bois va devenir l’un des plus importants activistes de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, puis, au fil de ses voyages en Europe et en Afrique, un des initiateurs du panafricanisme.
En 1940, à l’âge de 72 ans, il publie, sous le titre original Dusk of Dawn, une récapitulation de sa vie à la lueur du « concept de race », qui a selon lui, avec les colonisations et l’esclavagisme, déterminé les rapports entre les peuples du monde. Tout son parcours l’y a incité : jeune étudiant découvrant la ségrégation dans le Tennessee, premier Afro-Américain à obtenir un doctorat à Harvard – où il suit les cours et les conseils de William James –, producteur infatigable de recherches sur les conditions de vie des Noirs à l’université d’Atlanta, chef en 1905 du Niagara Movement qui donnera naissance en 1909 à la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), toujours en activité aujourd’hui, créateur du magazine The Crisis, tribune d’idées et arme de combat. Du Bois cependant avait encore vingt-trois années fructueuses à vivre. Il mourra à Accra, communiste et citoyen ghanéen.
Traduit pour la première fois en langue française et présenté par Jean Pavans, spécialiste de Henry James, ce document capital, d’une haute tenue littéraire, restitue la pensée de cette figure incontournable de l’histoire noire américaine, avant les combats de Martin Luther King et Malcolm X.
« Cette narration imagée, incisive et poétique constitue la marque de fabrique de la prose de William Du Bois, partagée entre le discours savant et des fulgurances littéraires. Comment s’étonner alors que son auteur soit considéré comme le précurseur incontournable de la grande littérature noire américaine ? »
Tirthankar Chanda, RFI
« Pénombre de l’aube peut ainsi être lu comme l’autobiographie intellectuelle du chercheur relégué dans l’université noire d’Atlanta, et qui s’efforce de se sortir de sa condition. Mais Du Bois y revient aussi sur sa jeunesse, ses voyages (en Europe, en URSS, en Chine où il rencontre Mao, en Afrique), et surtout sur ses luttes au sein des mouvements noirs, débutées dans le Niagara Movement qu’il fonde en 1905. »
Jérôme Delclos, Le Matricule des anges
« Pénombre de l’aube permet une contextualisation de l’œuvre de Du Bois plus que nécessaire pour nourrir de nombreux débats contemporains. »
Pierre Tenne, En attendant Nadeau
ISBN : 978-2-36358-350-5
Prix : 22 €
424 pages
Parution le 3 septembre 2020